Karthik Pandian, Confessions
- Karthik Pandian, "Confessions", Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, Paris, 2014 © Karthik Pandian
Bétonsalon - Centre d’art et de recherche a le plaisir d’annoncer l’arrivée de l’artiste américain Karthik Pandian en résidence au Centre international d’accueil et d’échanges des Récollets, en partenariat avec la Ville de Paris et l’Institut français.
Confessions, la première exposition personnelle de Karthik Pandian en France organisée à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, est un engagement intime avec la matière première, la technologie et l’artisanat, l’abstraction de la pensée et la matérialité du corps. L’artiste présente une nouvelle sculpture dans une exposition qui répond directement à l’architecture du lieu, mais également un nouveau film 16mm du collectif life after life, première présentation publique d’un travail collaboratif entre Karthik Pandian et sa partenaire Paige K. Johnston.
“Je ne peux pas raconter de mensonges”, dit la table faite d’un seul merisier américain. Si toutefois vous tournez l’histoire sur sa tête, cela devient une chose vraiment très étrange. C’est l’histoire d’un noyer et d’un aqueduc. Regarder à l’intérieur du crâne et voir ce qu’il y a là-dedans. Allez au Musée de l’Homme et regardez dans le crâne de Descartes. Vous verrez qu’il n’y a rien là-dedans. La pensée a évacué l’édifice. Mais il est écrit sur ce crâne. Un nom propre approprié à personne. Regarder sans l’œil. Faire sans la main. Cette table n’est pas bien. Retournons la et imprimons-en une nouvelle en 3D. En parlant d’esclavage, tout le monde en avait à l’époque. C’est une chose d’émanciper vos esclaves sur votre lit de mort et une autre de battre votre propre beurre M. le Président. En parlant de peau, de quel intense marron noisette est la vôtre. Et ô combien elle rayonne contre ces murs blancs. Vous voyez, l’art est essentiellement hydrologie. Certains artistes pilotent un hélicoptère et déversent une stupéfiante quantité d’eau dans un violent incendie forestier. D’autres errent par le monde avec une baguette de sourcier en quête de sources inexploitées dans les épaisseurs de la terre et de la croûte sous leurs pieds. Mais… Un aqueduc ! Un aqueduc ! Détourner l’eau. La diriger mais laisser penser qu’elle se déplace de son libre arbitre. Le pragmatisme américain devrait aller se coucher – pour rêver à de nouveaux fétiches (comme un chapeau à larges bords). La nuit, les lumières s’allument et le travail s’allonge sur le dos, laissant émaner l’horreur. Une noix est aperçue à travers la fenêtre vitrée. Une « table dance » américaine pour un public de voleurs. C’est plutôt une bonne exposition.
Karthik Pandian
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