Evénements
Mardi 15 novembre, 18h-21h
Vernissage de l’exposition "Une légende en cache une autre"
Bétonsalon - Centre d’art et de recherche
Mercredi 16 novembre, 18h30-21h30
Soirée "Hantologie des Colonies à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris
Rencontre animée par Laetitia Kugler, en présence de Patrizio di Massimo, Brigitta Kuster et Uriel Orlow.
En extension de l’exposition My Last Life de l’artiste belge Vincent Meessen à l’Espace Khiasma (30 septembre – 12 novembre 2011), l’association Normal propose un choix de films autour de la résurgence du fantôme colonial sur la scène artistique actuelle. Coordonné et produit par Khiasma, « Hantologie des colonies » se déploie dans une douzaine de centres d’art, lieux intermédiaires et cinémas à Paris et en banlieue parisienne.
Programme :
Patrizio di Massimo, Oae, 13 min, v.o. sous-titrée en français, 2009
Brigitta Kuster & Moise Merlin Mabouna, 2006-1892 = 114 ans, 7 min, v.o. sous-titrée en français, 2006
Brigitta Kuster & Moise Merlin Mabouna, À travers l’encoche d’un voyage dans la bibliothèque coloniale. Notes pittoresques, 25 min, v.o. sous-titrée en français, 2009
Uriel Orlow, The Visitor, 16 min, v.o. sous-titrée en français, 2007
Penny Siopis, Obscure White Messenger, 14 min, v.o. sous-titrée en français, 2010
Jeudi 17 novembre, 19h
Conférence momie : une rencontre avec le groupe Artefakte//anti-humboldt au Musée du Quai Branly
Conférence dans le cadre du séminaire "Sous le ciel libre de l’histoire".
Au travers d’un film-exposé, Artefakte//anti-humboldt propose une narrative dont l’objet central est la figure de la momie dans le cinéma. La momie opère sur le lieu multiple d’une coïncidence historique, celle de la rencontre des débuts du cinéma avec le projet impérial européen et les disciplines de l’archéologie et de la psychanalyse. En tant que "chronotope" filmique, la momie traite de la liminalité du concept de l’"artefact". Corps sans vie que le colonialisme et l’égyptomanie se sont appropriés et ont décontextualisé, la momie ouvre un champ aussi bien d’attraction que de conflit entre sujet (humain) et objet (inhumain), mort et vie, nature et culture, réel et représentation. Avec la découverte historique de la sépulture de Toutânkhamon en 1922, le sinistre avec la malédiction de la momie se substitue au mystérieux, au fantastique et à l‘étrange de la momie des premiers films. Dans le musée ou sur son chemin, la momie devient disparate et dangereusement destructive : elle incarne une résistance impérissable à l’idée d’objectification, de réification. Elle active la diachronie – la malédiction, la revanche, l’histoire irrésolue. Et ce n’est qu’au moment où, dans le film, le corps de la momie se réduit en poussière, que cette dernière trouve un dénouement satisfaisant. Basé à Berlin, Artefakte//anti-humboldt est un groupe d’artistes et d’intellectuels, fondé en 2008, dans le cadre de l’évènement “Der Anti-Humboldt” contre la reconstruction du château prussien et le Humboldt-Forum à Berlin. Par la suite, Artefakte//anti-humboldt a poursuivi son questionnement sur le musée ethnographique par l’organisation d’un atelier sur le thème de la restitution, d’une présentation et d’un débat avec Françoise Vergès sur le "Musée du temps présent" ainsi que par le projection en plein air d’un film-exposé sur les films de momies sur le site où le château doit être construit.
Samedi 10 décembre, 13h30-17h
Journée d’étude autour de l’exposition « Une légende en cache une autre » : La circulation des objets comme levier post-colonial.
Avec Lotte Arndt, Françoise Vergès, Larissa Förster, Bernard Müller, Malick Ndiaye suivie d’une assemblée invitée par Agence.
Bétonsalon - Centre d’art et de recherche
Programme de l’après-midi :
13h30-13h45 : courte Introduction à la journée (Lotte Arndt)
13h45-14h45 : conférence de Larissa Förster : « These skulls are not enough » (« Ces crânes ne sont pas suffisants »). La conférence portera sur la violence coloniale, l’histoire de la science et de la muséologie post-coloniales en Allemagne et Namibie. (en anglais)
15h-16h30 : table ronde avec la participation de Françoise Vergès : « Stratégies subalternes : mémoires, objets, culture immatérielle » et Malick Ndiaye : « Mémoires et migrations de l’objet : l’exemple des patrimoines de la traite et de l’esclavage ». Modération et introduction par Lotte Arndt
17h-19h : Assemblée (Une légende en cache une autre), Agence évoque Chose 001635 (Australian Coat of Arms) en s’interrogeant sur la question : “Comment les pratiques artistiques peuvent-elles inclure des objets ?". Dans Chose 001635 (Australian Coat of Arms) il s’agit du conflit entre des anciens indigènes et le Commonwealth sur l’usage de totems dans l’armoirie australienne.
Le 10 décembre, Chose 001635 (Australian Coat of Arms) convoque une assemblée à Bétonsalon pour témoigner. Agence a invité un groupe de personnes concernées à « répondre » à Chose 001635 (Australian Coat of Arms) : Diana-Gabriela Ciobanu / Aurelie Foisil / Johann Morris (traducteurs), Fiona Fouquin (avocate), Beatrice Fraenkel (anthropologue), Barbara Glowczewski (anthropologue), Maurizio Lazzarato (philosophe and sociologue), entre autres participants.
Participants :
– Larissa Förster, chercheuse en anthropologie sociale au Centre for Advanced Studies Morphomata (Centre pour Recherches Avancées Morphomata) à l’Université de Cologne, elle porte un intérêt sur la région de l’Afrique du Sud. Pour sa thèse de doctorat, intitulée « Paysages de mémoire post-coloniaux. Comment les Allemands et les Hereros commémorent la guerre coloniale de 1904 » (Frankfort 2010, titre original en Allemand), elle a examiné les modes actuels de restitution et de critique du colonialisme dans la Namibie post-coloniale, à travers une étude comparative de l’histoire orale et des pratiques commémoratives des Namibiens germanophones et hererophones. Elle est également active dans le champ d’étude de l’histoire des collections ethnographiques et des musées ethnologiques, avec un intérêt particulier pour les transformations les plus récentes. Sa recherche actuelle explore comment la violence coloniale est représentée dans l’art et la muséologie, ainsi que les processus de restitution et de rapatriement entre les pays/communautés précédemment colonisateurs et colonisés. Larissa Förster est aussi co-curatrice d’expositions majeures comme « Namibia – Germany : A Shared History. Resistance, Violence, Memory » (« Namibie – Allemagne : Une Histoire partagée. Resistance, Violence, Mémoire »), (Cologne 2004 et Berlin 2005) et « Afropolis. Ville, Média, Art » (Cologne et Bayreuth 2010/2011).
– Bernard Müller est chercheur et concepteur de projets culturels. Anthropologue de formation, son domaine principal est le spectacle : théâtre, performance artistique et diverses mises en forme spectaculaires. Outre ses recherches, il conçoit des programmes culturels et intellectuels divers : expositions, cycles de conférences, programmes multimédia. Il coordonne les activités de CURIO, une structure autonome contribuant la diffusion des connaissances et au décloisonnement des savoirs.
Depuis 2002, il coordonne un projet de recherche sur les butins des guerres coloniales, envisagés comme des bris de récit historique. L’objectif de ce projet consiste notamment à saisir les expressions culturelles et populaires de la mémoire coloniale en recueillant les récits liés aux événements coloniaux au cours desquels les objets ont été spoliés, au titre de prise militaire. On s’intéressera plus particulièrement à la « mémoire des lieux », c’est à dire à la façon dont la mémoire des combats coloniaux est transmise aujourd’hui. Bernard Müller est auteur de nombreux articles portant sur la mémoire coloniale.
– Malick Ndiaye est titulaire d’un Doctorat en Histoire et Critique des arts de l’Université Rennes 2. Spécialiste des arts contemporains africains et des théories postcoloniales, il a été chercheur dans le programme « Art et Mondialisation » de l’Institut National d’Histoire de l’Art, France et actuellement conservateur stagiaire à l’Institut National du Patrimoine. Il coordonne l’inventaire général des patrimoines de la traite négrière et de l’esclavage sous la direction du département du pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des Patrimoines du Ministère de la culture et de la communication. Auteur de « Réinventer les musées » (2007), il collabore avec diverses revues (Africultures, critique d’art, cahiers d’études africaines, ethiopiques…) et participe à plusieurs rencontres internationales sur l’art contemporain, les musées ou les sociétés postcoloniales.
– Françoise Vergès est Consulting Professor à Goldsmiths College, Londres et présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (www.cpmhe.fr). Françoise Vergès a publié en français et en anglais sur l’esclavage, l’abolitionnisme, la postcolonialité, Frantz Fanon, Aimé Césaire, les mondes de l’Océan Indien et la muséographie postcoloniale. Dernier ouvrage : L’Homme prédateur. Ce que nous enseigne l’esclavage sur notre temps, chez Albin Michel (avril 2011).
– Lotte Arndt est doctorante en études culturelles aux universités Paris VII, Denis Diderot et Humboldt Universität Berlin. Rattachée au Frankfurt Research Center for Postcolonial Studies, elle collabore avec Bétonsalon sur la série mensuelle de conférences Sous le ciel libre de l’histoire. Agissant en activiste culturelle et travaillant sur et dans des conflits postcoloniaux multiples, c’est notamment le projet avec le groupe berlinois artefakte/anti-humboldt sur la restitution comme stratégie possible de contestation des archives coloniales et leurs répercussions contemporaines qui la conduit à interroger les collections des musées ethnographiques.
– Agence est le nom générique d’une agence basée à Bruxelles, établie en 1992 par l’artiste Kobe Matthys. Agence développe une liste de choses qui résistent à la division entre les catégories ontologiques de la "culture" et de la "nature".
Mardi 10 janvier, 19h-20h
Aide-Mémoire (v.8) : une conférence performée par Uriel Orlow
Fondation d’Entreprise Ricard
Dans Aide-Mémoire Uriel Orlow présente des visuels sauvés pour un film possible, s’interroge sur les points aveugles de l’histoire et explore le champ entre récit de voyage, diaporama et paysage sonore immersif. Enchaînements d’associations, signes visuels et fragments de narration sont tissés dans de nouvelles configurations passées et futures et au sein de significations reconstruites. Le biblique Mont Ararat, une ville-fantôme du Nord de l’Arménie située sur le site d’un tremblement de terre, un village kurde en Turquie bâti avec les débris d’un ancien monastère arménien, des masques de mort d’éminents soviétiques – tous conjurent des symboles, des fantômes du passé et du futur de l’Histoire.
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