Julien Creuzet : La pluie a rendu cela possible depuis le morne en colère, la montagne est restée silencieuse. Des impacts de la guerre, des gouttes missile. Après tout cela, peut-être que le volcan protestera à son tour. – Toute la distance de la mer (…)
La pluie a rendu cela possible depuis le morne en colère, la montagne est restée silencieuse. Des impacts de la guerre, des gouttes missile. Après tout cela, peut-être que le volcan protestera à son tour. – Toute la distance de la mer (…)
Du 24 janvier au 14 avril 2018
Vernissage le mardi 23 janvier de 18 à 21h
Commissariat : Mélanie Bouteloup
La Fondation d’entreprise Ricard et Bétonsalon - Centre d’art et de recherche ont le plaisir de présenter conjointement une double exposition personnelle de l’artiste français Julien Creuzet (1986, Le Blanc-Mesnil).
Dans ce projet, Julien Creuzet commente et met en forme des histoires de déplacement, d’exils, d’acculturation et de réappropriation des identités. Ses œuvres mêlent éléments du quotidien, formes en bois, poésie, chansons et musique. Elles habitent les lieux des deux institutions et dialoguent entre elles. Dans l’une, l’artiste construit des forêts radieuses habitées, offrant un contre-pied à un modernisme centralisateur que la volonté d’universalisme a rendu aveugle à la diversité des expériences vécues. Dans l’autre des formes en bois suspendues semblent retenir leur respiration, tiraillées entre différentes forces organiques, synthétiques ou financières. Creuzet place au cœur de ses installations le lien entre identités et économies, qu’il s’agisse des trajectoires transatlantiques des Antillais.e.s ou de celles des migrant.e.s des Suds globaux, sujets d’une division raciale du travail qui ne dit pas son nom et pourtant transparaît dans tous nos lieux de vie, qu’ils soient intimes ou publics.
En composant des paysages multilinéaires faits d’éléments hétérogènes, mêlant ouragans des Caraïbes, marchés couverts de Montreuil et galères portugaises, Creuzet fait écho aux préoccupations du philosophe Achille Mbembe qui dans son essai Politiques de l’inimitié (La Découverte, 2016) se demande : « Comment, dans les conditions contemporaines, contribuer à l’émergence d’une pensée capable de contribuer à la consolidation d’une politique démocratique à l’échelle du monde, une pensée des complémentarités plutôt que de la différence ? » En pensant les émotions et les expériences particulières du monde, il crée un espace social et formel habité où marges et centres sont remis en cause.
À la Fondation d’entreprise Ricard, l’exposition s’achèvera le lundi 19 février par une journée de performances. À l’issue de ce chapitre, toutes les œuvres seront rassemblées à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche pour former un dernier ensemble foisonnant.
Les expositions seront accompagnées d’une publication gratuite commune aux deux institutions.
Exposition à la Fondation d’entreprise Ricard, Toute la distance de la mer, pour que les filaments à huile des mancenilliers nous arrêtent les battements de cœur. - La pluie a rendu cela possible (…), du 23 janvier au 19 février 2018.
Vernissage le lundi 22 janvier de 18h30 à 21h.
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