Marguerite Duras et la télévision
- Vue de l’exposition « Marguerite Duras et la télévision », Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2010.
Exposition conçue par les étudiants dans le cadre du cours intitulé « texte et image » de Valérie Alias, enseignante en troisième année du cursus ‘Lettres Modernes’ de l’Université Paris Diderot – Paris 7.
Vernissage : 9 février 2010
Qu’a fait la télévision de Marguerite Duras ? La question du rapport d’un écrivain à la télévision se pose d’emblée et traditionnellement sous cette forme : on invite un auteur, on l’interroge, on le soumet aux stratégies institutionnelles du plateau d’écrivain. Elle est d’autant plus pertinente quand, à partir de L’Amant en 1984, Duras présente tous les attraits médiatiques : prix Goncourt, succès public, confidences autobiographiques au contenu scandaleux, exotique et romantique. Duras, auteur à succès, devient un auteur télévisuel, sollicité partout, autorisé à parler de tout, un auteur dont on reconnaît entre tous l’image, la voix, le ton. Mais si, précisément, le cas particulier de l’identité télévisuelle de Duras est si déterminé, c’est que l’adaptation a été réciproque : elle semble résulter aussi bien de ce que Duras, progressivement et avec de plus en plus de maîtrise, a fait de la télévision.
L’exposition présentée à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, préparée par des étudiants de lettres modernes de Paris Diderot – Paris 7, revient sur le parcours télévisuel de Duras en montrant combien il a été celui d’une conquête de liberté et de maîtrise vis-à-vis de l’image, cohérent avec le parcours de l’œuvre entière, et imposant peu à peu à la télévision un style, une scénographie, un rythme particuliers. Les extraits vidéo des interventions télévisuelles de Duras ont été choisis dans les archives de l’Ina et sont présentés en regard d’une sélection de textes de Duras. Ils s’attachent à mettre en valeur la fascination éprouvée par Duras dès les années 60 à l’égard de la télévision (passion pour les faits divers, exercice d’un journalisme « subjectif », intérêt pour le dialogue journalistique) et le relais qu’elle y a trouvé pour ses œuvres romanesques et théâtrales. Des plateaux où Duras s’affirme de plus en plus maîtresse de l’interview, où elle affirme sa capacité de scandale, aux documentaires réalisés par des amis, reproduisant fidèlement l’esthétique des films de Duras, l’exposition présente ces apparitions télévisuelles comme faisant partie intégrante de l’œuvre. Elles en sont à la fois le commentaire, autoritaire, contradictoire, fantasmatique, la porte d’entrée donnant sur ses lieux, ses maisons et ses personnages, la chambre d’écho à ses voix. Partant de cette circulation dans l’œuvre, l’exposition mêle aux documents des créations originales, d’étudiants et d’artistes, photographiques, musicales, chorégraphiques, librement inspirées de l’univers durassien.
Valérie Alias
Télécharger le dossier de presse de l’exposition
- Vue de l’exposition « Marguerite Duras et la télévision », Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2010.
Dans le cadre de la manifestation co-organisée par l’Ina : Marguerite Duras, en effet
Trois lieux, trois dates consacrés à l’écrivain et les médias, du 3 au 23 février 2010
Le Frac Lorraine, Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Ciné 104 et l’Ina présentent une manifestation originale sur la place et le rôle de l’écrivain Marguerite Duras, dans les médias. Marguerite Duras a questionné de manière permanente l’écriture, qu’elle soit textuelle, cinématographique ou sonore. Il était donc naturel qu’une nouvelle génération s’approprie ses propositions artistiques en livrant sa vision de l’œuvre et de la personnalité de l’écrivain. C’est pourquoi, l’Ina a ouvert ses archives à des étudiants en lettres et beaux arts pour imaginer des installations audiovisuelles et sonores organisées par le Frac Lorraine à Metz et le Centre d’art et de recherche bétonsalon à Paris. Parallèlement, l’œuvre filmée de Marguerite Duras sera proposée par le Ciné 104 de Pantin avec, pour la première fois réunies, les versions cinématographique et radiophonique d’India Song.
• Du 3 au 7 février 2010, le Frac Lorraine à Metz et les étudiants de L’Ecole Supérieure d’Arts de Metz Métropole présentent plusieurs installations sonores qui offrent des aspects singuliers de l’univers radiophonique « durassien ». Entrée libre de 12 h à 19 h.
• Du 9 au 20 février 2010, le centre d’art et de recherche bétonsalon et les étudiants en Lettres modernes de l’université Paris - Diderot ― Paris 7, organisent une exposition qui interprète le parcours audiovisuel de Duras. Entrée libre de 12h à 19h.
• Du 10 au 23 février 2010 Ciné 104 de Pantin programme plusieurs films réalisés par Marguerite Duras ainsi que la version sonore d’India Song. Voir les horaires des salles.
Partager