Accrochage - "Le tout est toujours plus petit que ses parties" - Atelier Claude Closky
Le tout est toujours plus petit que ses parties
Nous sommes tous dépassés par les événements.
Commissariat : Olivier Bémer et Elsa Michaud
Vernissage le mercredi 17 mai, de 18h à 21h.
Exposition du mercredi 17 au samedi 20 mai 2017.
Pour la deuxième année consécutive, les étudiants de l’atelier de Claude Closky (Beaux-Arts de Paris) accrocheront leurs œuvres à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche pour une exposition éphémère.
Emmanuelle Lainé a donné carte blanche aux artistes, leur permettant ainsi d’investir l’espace en répondant à son installation Incremental Self : les corps transparents.
Avec : Chadine Amghar, Olivier Bémer, Clément Bleu—Pays, Kim Bradford, Inès Dobelle, Margot Douay, Jonás Fadrique, Elias Gama Paez, Manon Gignoux, Nastassia Kotava, Cham Lavant, Elsa Michaud, Martin Poulain, Sacha Rey, Matthew Young Chan Junn, Yann Yue Yuan
« Par exemple, comment les fourmis, sans aucun super-organisme et en l’absence de planification centralisée du type « esprit de la fourmilière », sont elles néanmoins capables de construire des nids aussi fonctionnels ;
[...] La fourmi ne voit pas la globalité du nid ;
[...] Et pourtant les gens semblent s’étonner qu’au final, il existe des structures et des ordres.
[...] Lorsqu’on dit, par exemple, que des fourmis, en interagissant, produisent involontairement une fourmilière « sans » être elles-mêmes conscientes du « plan d’ensemble », nous avons involontairement confondu deux points de vue différents : celui de la fourmi et celui de l’éthologue. C’est ce qui explique la déconnexion quand on dit que les fourmis, par le biais de leurs interactions aveugles, « engendrent » la structure émergente du nid. À proprement parler, elles n’engendrent rien de la sorte.
[...] Ce que nous appelons la « structure émergente du nid » est une question qui concerne l’observateur humain mais pas les fourmis elles-mêmes.
[...]Les fourmis ne s’intéressent pas aux « liens-atomiques-entre-fourmis-aveugles-mais-néanmoins-capables- de-résoudre-le-problème-de-l’ordre-social-global ». »
Bruno Latour, « Le tout est toujours plus petit que les parties. Une expérimentation numérique des monades de Gabriel Tarde », Réseaux, Vol. 31, 177, pp.199-233, 2013
"Un hyperobjet se distingue par sa grande diffusion dans le temps et dans l’espace, qui est telle qu’on ne peut plus en identifier les contours et les limites. C’est le cas pour les phénomènes écologiques : lorsque je cherche à identifier la biosphère, je perçois la personne en face de moi, la table à laquelle nous sommes assis, mais je ne vois pas l’objet « biosphère » en soi. Pourquoi ? Parce que j’en fais partie, parce que je suis moi-même la biosphère.
En dépit de leur unité, les parties qui composent les hyperobjets ne sont pas moins réelles que la totalité. Pendant des années, on a considéré que le tout était supérieur à ses parties. Or je pense que ce n’est pas le cas, et que cette conception est simplement un « retweet » du monothéisme, où l’homme est placé en relation d’infériorité par rapport à une entité plus grande et plus puissante que lui. Pour coexister de manière non-violente avec nos semblables et les autres créatures naturelles, il nous faut d’abord accepter l’idée que le tout puisse être inférieur à ses parties."
Timothy Morton, "Les “hyperobjets”, le superconcept qui révolutionne la pensée écologique", Les inrocks, 21.11.2015
"If you want to make the world a better place, you have to start with where power has gone. It’s very difficult to see. We live in a world where we see ourselves as independent individuals. If you’re an independent individual, you don’t really think in terms of power. You think only in terms of your own influence on the world.
What you don’t see is what people in the past were more able to see. When you are in groups, you can be very powerful. You can change things. You have confidence when things go wrong that you don’t when you’re on your own. That’s why the whole concept of power has dwindled. We’re encouraged just to talk about ourselves and our feelings towards others. We’re not encouraged to see ourselves as part of anything.
But the computers know the truth. They see us as a group. We’re actually quite similar to each other. We have the same desires, ambitions, and fears. Computers spot this through correlations and patterns.
Computers can see us as large groups, but they’re glum and only aggregate us to sell us stuff. In reality, the computers give great insight into the power of common identity between groups. No one’s using that. What’s sitting with the computers is a way of seeing new groups, new common identities between people."
"Adam Curtis on the dangers of self-expression", interview in the Creative Independent, March 14, 2017
- Montage de l’exposition "Le Tout est toujours plus petit que ses parties" –
- Montage de l’exposition "Le Tout est toujours plus petit que ses parties" – mai 2017, à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche.
- Vu de l’exposition "Le Tout est toujours plus petit que ses parties" – mai 2017, à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche.
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