Evénements
Mardi 21 mai 2013, 20h
Andrew Norman Wilson, "Materials and What We Can Do", 2012
Conférence-performance
Le travail d’Andrew Norman Wilson explore la matérialité des médias, leurs processus, leurs techniques et la main-d’oeuvre qui les composent. L’artiste a travaillé un an au sein du siège social californien de Google et s’est particulièrement intéressé aux quotidiens des salariés du département "ScanOps" chargés de numériser les livres pour leur mise en ligne. Pour la série de photographies "ScanOps" (2012), Andrew Norman Wilson a collecté au fil des années des anomalies trouvées sur Google Books : des images distordues, mal scannées, des mains ou des doigts des salariés qui restent visibles, etc. La présence humaine de ces travailleurs anonymes raconte les rouages techniques ainsi que le système social de la machinerie internationale de l’entreprise.
L’artiste ne retouche pas et ne modifie pas le format des images. Toutefois pour leur encadrement, il met en place plusieurs étapes de production : envoi à des encadreurs, fabrication d’une peinture sur-mesure dans un magasin de bricolage et pulvérisation de celle-ci sur les cadres par un carrossier. Les scans et photographies « ratées » deviennent ainsi des « images-sculptures ». La performance "Materials and What We Can Do" (2012) poursuit ce projet par une présentation explorant le travail, le capital et le statut des images : du passage d’un medium à un autre à la re-matérialisation du virtuel. (M.Be.)
Andrew Norman Wilson vit et travaille à New York. En 2011, il a reçu des bourses de la Dedalus Foundation et de Edward Ryerson. Son travail a été présenté au Images Festival de Toronto, au San Francisco International Film Festival, au Museum of Contemporary Art de Chicago, au De Young Museum à San Francisco, à la transmediale de Berlin, au Eastern Bloc Center à Montreal, à Yaffo 23 à Jerusalem, au School of the Art Institute of Chicago, à Parsons, à UCLA, au Reed College et à la Tensta Kunsthall en Suède.
Samedi 29 juin 2013, 11h
Visite et Performance
Visite de l’exposition par Mélanie Bouteloup, commissaire de l’exposition et directrice de Bétonsalon - Centre d’art et de recherche
Performance de Violaine Lochu
Comment retient-on une forme orale ? Quelles déformations s’opèrent lors de la transmission d’un récit qui n’a pas été conçu dans l’écriture ? L’artiste et chanteuse Violaine Lochu propose deux actualisations de la question : une vidéo et une performance. Chinese whispers prend pour point de départ le jeu populaire du téléphone arabe ; une comptine française est racontée d’une personne à une autre par des non francophones, et des erreurs d’articulation et de prononciation se glissent, provoquant une érosion du sens. Dans la vidéo l’artiste a rassemblé les matériaux de ces récits et répète telle une ritournelle la comptine ainsi transformée. La performance Fabula poursuit le même questionnement en révélant l’oubli et la fixation comme deux autres aspects de l’altération d’une culture orale. Violaine Lochu reprend le conte du Petit Chaperon rouge, de tradition verbale, qui fut transcrit par de nombreux auteurs comme les frères Grimm et Charles Perrault. Par un jeu d’intonations, de silences et de remémoration, l’artiste révèle les aspérités, les fissures et les zones d’ombres qui forment l’identité fluctuante de tout récit oral, perdue à l’écrit. Elle met en œuvre une dynamique complexe de glissements, disparations et réapparitions qui est propre au conte populaire. Avec poésie, Violaine Lochu actualise et redouble les accidents inhérents à toute forme de transmission orale : oublis, déformations et surgissements constituent les aléas d’une pensée tout à la fois vivante, contingente et partagée. (F.K)
Dans le cadre du projet « Les Narrateurs » pour l’édition 2013 d’Hospitalités 2013 / tram
Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, CAC Brétigny, YGREC ENSAPC, la maison rouge
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