Exposition - Animacies
Animacies
Du 15 au 19 juin 2018
Vernissage le jeudi 14 juin 2018 de 17h à 20h
Sous la direction de Julie Ramage
De septembre 2017 à avril 2018, le workshop Animacies a permis la mise en contact de deux groupes de travail, respectivement implantés à la maison centrale de Poissy et à l’université Paris Diderot - Paris 7. Dans le cadre de l’Académie Vivante, plate-forme de recherche expérimentale implantée dans Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, les participants ont collaboré à distance pour élaborer une archéologie du quotidien. L’exposition présente les travaux réalisés à cette occasion, dans le cadre des Journées nationales de l’Archéologie et de l’exposition-spectacle anniversaire 15 ans ! Ça commence, la lumière change, une belle musique arrive, du 2 mai au 7 juillet 2018.
Que peut nous apprendre l’archéologie des conditions de détention ? Comment cette science de la trace, du vestige, de l’archive peut-elle en pénétrant l’univers judiciaire entrer en collusion avec les notions de preuve, d’identité, de témoignage ? La proposition initiale, portant sur le rapport au corps, au temps, au vieillissement, est rapidement détournée par le groupe de travail constitué au sein de la maison centrale de Poissy, qui propose l’étude des stratégies de « survie » au quotidien. Au fil des discussions et des expérimentations, l’analyse scientifique des techniques et des artefacts, l’exploration des procédures de conservation et de restauration propres à l’archéologie, ouvrent sur des questionnements plus larges touchant à la blessure, à la réparation, au soin, à l’intégrité du corps en détention, mais aussi à des gestes quotidiens de micro-résistance, à des enjeux de pouvoir et de communication.
Un groupe de travail constitué au sein de l’université Paris Diderot répond à ces propositions, en interrogeant son propre quotidien. Différences d’âge, expériences de vie personnelles caractérisent cette double confrontation au corps, à l’enfermement, à l’identité, à l’histoire individuelle et collective.
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Ce workshop a été organisé dans le cadre des Ateliers Lettres pour l’oral et l’écrit (ALOÉ) de l’UFR Lettres, Arts, Cinéma et de la Section des Étudiants Empêchés de l’université Paris Diderot-Paris 7. Il a été produit grâce au soutien du Centre d’Études et de Recherches Interdisciplinaires en Lettres Arts Cinéma (CERILAC) de l’université Paris Diderot-Paris 7, du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation des Yvelines, de la maison centrale de Poissy, de Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, de la Fondation Daniel et Nina Carasso et de la Région Ile-de-France, dans le cadre du dispositif FoRTE. A cette occasion, un programme d’interventions et de recherche a été développé à la maison centrale de Poissy et à l’université Paris Diderot-Paris 7, en partenariat avec l’Inrap – Centre Ile-de-France. Olivier Royer-Perez, archéologue, a encadré les séances de travail entre septembre 2017 et avril 2018.
Les participants du workshop :
La Section des Étudiants Empêchés de la maison centrale de Poissy a travaillé avec les élèves de la Licence de Lettres de l’université Paris Diderot-Paris 7 : Laurent Rey, Manon Halablian, Raphaël Blanco, Adèle Rosenstiehl, Paul Lanotte, Aurélie Veleat, Cléophas Braun, Fanta Ngo Biyong, Lili Ferrando Y Puig, Julie Malfait, Sarah Mesri, Liris Sayo, Caroline Naraghi.
À la demande de l’administration pénitentiaire, la participation des personnes détenues au workshop reste anonyme.
À propos de Julie Ramage
Julie Ramage (1987, France) travaille majoritairement sur les lieux « hétérotopiques » que sont les maisons de repos, les cliniques psychiatriques et les prisons, « lieux hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables » (Michel Foucault). Le travail de Julie Ramage explore les relations complexes se tissant entre l’homme et le lieu qu’il occupe en proposant des formats alternatifs au reportage : micro-éditions, installations sonores ou vidéo. Les pièces créées font appel à l’histoire sociale et technique de la photographie et des médias, mais aussi aux sciences humaines et à l’écriture.
Initialement formée en littérature et arts à l’université Paris 7, elle apprend la photographie au Smith College de Northampton (USA) et se spécialise dans les techniques du XIXe siècle (daguerréotype, collodion humide) au Center for Alternative Photography de New York. Elle commence à collaborer avec Bétonsalon-centre d’art et de recherche en 2013. En 2014, elle est sélectionnée pour le programme Nearch-Art et archéologie et accueillie en résidence pendant un an et demi au CENTQUATRE à Paris, en binôme avec l’archéologue Olivier Royer-Pérez. Son travail a été présenté en France (CENTQUATRE, Le Cube, Maison Européenne de la photographie...), aux États-Unis, en Argentine et en Espagne. Elle est soutenue par la Région Ile-de-France, à travers le dispositif FORTE.
En parallèle de ses projets artistiques, elle poursuit une thèse de doctorat sur les liens existant entre les dessins réalisés par Antonin Artaud pendant son internement au cours de la Seconde Guerre Mondiale, l’iconographie du conflit, et la militarisation de la psychiatrie entre 1918 et 1945.
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