Atelier "Eaux stagnantes" par Ali Cherri
Eaux stagnantes
- Maekawa Saori – DR – Musée de la ville de Rikuzentakata submergé suite au séisme et au tsunami de 2011 à Fukushima.
La note manuscrite indique : “Merci de ne pas emporter les biens du musée. Il s’agit d’importants trésors qui nous permettent de restaurer l’environnement, l’histoire et la culture de Takata. (City Board of Education / Commission scolaire)”
Un atelier dirigé par Ali Cherri, dans le cadre de l’Académie vivante 4
En collaboration avec l’ESADTPM et le Réseau Cinéma
Du 12 au 15 décembre 2017 à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche
Les eaux stagnantes et boueuses au-dessus desquelles bourdonnent insectes et petites bêtes en tout genre nous rendent un tableau complexe, celui d’une misère glauque et terne, à la fois envahissante et inquiétante. La masse de boue, informe mais non amorphe, engloutit et corrode tout.
Très peu d’espaces traduisent la périphérie de l’existence humaine aussi bien que le font les marécages. Ni tout à fait terre, ni tout à fait eau, les marécages ont longtemps été considérés comme des espaces redoutés, des endroits aux dangers inconnus d’où les “miasmes” et les “effluves” s’échappent. Leurs eaux seraient des espaces fondamentalement contaminés et dangereux, des paysages énigmatiques et fantomatiques qui provoqueraient mort et maladies.
Sous la direction de l’artiste Ali Cherri, l’atelier interroge les imaginaires autour de la boue, élément corrosif mais d’où la vie peut jaillir. Il prendra comme point de départ des espaces envahis par la boue, tels que les musées archéologiques de Fukushima ensevelis après le tsunami, le barrage de Merowe sur le Nil au Soudan, ou encore l’inondation des réserves du Louvre en juin 2016. Pendant quatre jours, la question des eaux souillées et de l’eau pure sera abordée à travers une programmation de films, de textes, et de visites de sites industriels. Les étudiant·e·s ont ensuite produit un corpus de propositions plastiques au sein même de l’espace d’exposition, premier pas d’une réflexion qui s’est prolongée dans la production d’animations lors du rendez-vous collectif du Réseau Cinéma à Grenoble en mai 2018.
Ali Cherri est un vidéaste et artiste visuel. Ses récents projets interrogent la place de l’objet archéologique dans la construction de récits historiques. Ses expositions personnelles comprennent : Dénaturé à la Galerie Imane Farès, Paris (2017) ; Somniculus au Jeu de Paume, Paris et au CAPC, Bordeaux (2017) ; From Fragment to Whole au Jönköpings Läns Museum, Suède (2017) ; A Taxonomy of Fallacies au Sursock Museum, Beyrouth (2016). Son travail a été présenté dans des musées internationaux, parmi lesquels le Centre Pompidou, Paris (2017) ; MAXXI, Rome (2017) ; Le MACVAL, Val-de-Marne (2017) ; Guggenheim, New York (2016) ; Aichi Triennial, Japan (2016) ; Gwangju Museum of Art, Gwangju (2016). Il est le lauréat de la Robert E. Fulton Fellowship de l’université Harvard (2016) et du Rockefeller Foundation Award (2017).
L’Académie vivante reçoit le soutien de Fondation Daniel et Nina Carasso.
L’atelier Eaux stagnantes reçoit le soutien du Réseau Cinéma et de l’ESADTPM.
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