Travaux pratiques - Thomas Hirschhorn, Otobong Nkanga, Julien Creuzet
Pour sa cinquième édition, l’Académie Vivante invite plusieurs artistes à collaborer avec le laboratoire de l’Unité Epigénétique et Destin Cellulaire de l’Université Paris Diderot. Thomas Hirschhorn, Otobong Nkanga et Julien Creuzet sont ainsi venu.e.s à la rencontre des étudiant.e.s pour construire et nourrir une réflexion commune et politique, au fil de pratiques artistiques, poétiques et scientifiques diverses, guidées par un principe fondamental de liberté créative.
Séances 1 & 2 avec Thomas Hirschhorn
Les 15 et 22 décembre 2017 à l’université Paris Diderot
Pour l’Académie vivante, Hirschhorn a conçu un atelier où les étudiants et étudiantes en génétique ont réalisé des collages sur deux sessions, et les ont critiqué et commenté de manière collective. Les collages ont été constitués de publications scientifiques et de mode, mélangées à des images violentes de guerre, décontextualisées, trouvées sur Internet et utilisées par Hirschhorn dans sa pratique artistique. Les étudiants et étudiantes ont été amené.e.s à reconsidérer la production des savoirs, le statut des images et le rôle de la censure - souvent l’auto-censure - dans la construction du sens via l’accumulation de signaux visuels.
Thomas Hirschhorn (Suisse, 1957) est artiste plasticien. Diplômé de l’École des arts décoratifs de Zurich, il travaille d’abord dans le graphisme avant de développer dans les années 1980 une œuvre sculpturale à partir de matériaux de récupération et de collages rudimentaires. Il reçoit en 2000 le Prix Marcel Duchamp. Artiste engagé, son œuvre aborde fréquemment les déséquilibres politiques et culturels du monde contemporain en les figurant dans ses sculptures et installations, intégrant instabilité et précarité au cœur de sa démarche. Il crée ainsi en 2004 le Musée précaire Albinet, un projet réalisé sur l’invitation des Laboratoires d’Aubervilliers qui a installé un musée éphémère au pied d’une cité défavorisée de la banlieue nord de Paris. Plus récemment, l’artiste s’est intéressé au médium du collage, et à la façon dont celui-ci oriente le regard et représente la façon dont les images sont « consommées » aujourd’hui. Thomas Hirschhorn vit et travaille à Aubervilliers (France).
Séances 3 & 4 avec Otobong Nkanga et Maya Tounta
Les 26 janvier et 2 février 2018 à la Cité internationale des arts, Paris
Otobong Nkanga et Maya Tounta ont offert un atelier en deux parties, basé sur leur projet Carved to Flow, commandé par la documenta 14. Les étudiants et étudiantes en Génétique de l’université Paris Diderot ont utilisé du charbon, de l’argile et du savon dans le but d’interroger l’origine et la production de la valeur des biens, liant la valeur marchande dans l’économie de l’art à celle de la science.
Otobong Nkanga (Nigéria, 1974) est artiste plasticienne et performeuse. Après des études dans son pays natal, à Paris et à Amsterdam, elle développe une pratique artistique pluridisciplinaire, explorant par de multiples média (photographie, peinture, tapisserie, performance, vidéo et sculpture) les rapports entre identité, déplacement et ressources naturelles. À la documenta 14 en 2017, Otobong Nkanga a été appelée à concevoir un projet à Kassel et à Athènes intitulé Carved to Flow, et comprenant à la fois des performances et installations ainsi qu’une dimension entrepreneuriale par la production et la vente de savons artisanaux. Par ailleurs, son travail a été présenté aux biennales de Berlin, Lyon, São Paulo, Sharjah et Sydney, et a également intégré la collection du Musée national d’art moderne – Centre Pompidou (Paris) et de la Tate Modern (Londres). Otobong Nkanga vit et travaille à Anvers (Belgique).
Maya Tounta (Grèce, 1990) est écrivaine, curatrice et artiste. Elle a suivi des études d’histoire de l’art et de philosophie à l’université de St Andrews (Glasgow, Royaume-Uni) avant de se consacrer à plusieurs projets d’édition et d’expositions avec des artistes, notamment pour l’espace d’art Rupert à Vilnius (Lituanie) dont elle a été curatrice. Récemment, Tounta a travaillé avec Otobong Nkanga à l’occasion de son projet Carved to Flow à la documenta 14 en 2017, pour lequel elle a conçu une programmation autour des pratiques régissant la production, la circulation et la consommation de ressources dans l’art et la société. À la suite de ce travail, elle a à nouveau collaboré avec l’artiste à l’occasion d’un atelier de céramique participatif organisé pendant la manifestation Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être à la Cité internationale des arts à Paris en février 2018. Maya Tounta vit et travaille entre Athènes (Grèce) et Vilnius (Lituanie).
Séances 5 & 6 avec Julien Creuzet
Les 9 et 23 février 2018 à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, dans le cadre de son exposition Julien Creuzet : La pluie a rendu cela possible depuis le morne en colère, la montagne est restée silencieuse. Des impacts de la guerre, des gouttes missile. Après tout cela, peut-être que le volcan protestera à son tour. – Toute la distance de la mer (…)
L’artiste Julien Creuzet a mené les étudiants et étudiantes de l’Académie vivante à investiguer leurs expériences personnelles, au sein de son exposition à Bétonsalon. Ils et elles ont écrit et présenté des poèmes, en lien avec la pratique d’écriture de l’artiste, reflétant leurs difficultés personnelles, leurs choix professionnels, et les motivations les ayant mené à choisir la génétique pour leur carrière.
Julien Creuzet (France, 1986) est un artiste plasticien et poète. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Lyon et du Fresnoy. En 2017, Julien Creuzet a été résident du programme Méthode Room à Chicago (États-Unis). Après une double exposition à la Fondation d’entreprise Ricard et à Bétonsalon – Centre d’art et de recherche en 2018, ses projets l’amènent à collaborer avec Lafayette Anticipations et le Palais de Tokyo dans le cadre des Rencontres d’Arles. Ses installations et sculptures sont conçues en résonance avec son œuvre poétique, elle-même inspirée de récits de migration et d’identité issus de l’expérience diasporique de l’artiste. Julien Creuzet vit et travaille à Fontenay-sous-Bois (France).
L’Académie Vivante reçoit le soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso.
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