Thu Van Tran, Fahrenheit 451
- Vue de l’exposition de Thu Van Tran « Fahrenheit 451 », Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2009.
HOMME-LIVRE HOMME-LIBRE
Une exposition personnelle de Thu Van Tran avec la participation de Chi Waï Ng et
Didier Rittener
Le projet consiste en l’adaptation d’un roman d’anticipation écrit par Ray Bradbury en 1953, Fahrenheit 451, en une exposition. Celle-ci s’efforcera de retranscrire le récit en expériences et d’en dégager les principaux enjeux. Dans une société future où il est interdit de lire, où l’on brûle les livres qui sont découverts, les gens qui veulent les sauver les apprennent par coeur. À l’image de cet état de fait, la confrontation entre censure et résistance, l’incarnation d’une esthétique visionnaire ou encore la langue comme force combative, seront matérialisées au sein des oeuvres proposées dans l’exposition.
Cacher un livre, mémoriser son contenu lorsqu’il n’y a plus de supports possibles, garder la parole comme forme de survie, la transmission comme fondatrice d’un avenir collectif, sont les actes quasi-désespérés du roman. Dès lors, son adaptation est motivée par la dimension héroïque et dramatique du sujet, dont la teneur politique tient en sa prophétie d’un monde sans liberté ni libre-arbitre et son évocation directe à certains événements de l’histoire, guerre et autodafé passés.
- Vue de l’exposition de Thu Van Tran « Fahrenheit 451 » avec Thu Van Tran, Germination, 2009. Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, Paris, 2009.
L’intérêt de l’artiste pour la science-fiction n’est pas particulier, c’est en revanche l’effort d’anticipation fourni par le genre qui retient son attention. En effet, le texte d’anticipation nous restitue l’expérience de notre présent en le représentant comme déjà passé, nous demandant de l’appréhender comme histoire d’une chose encore à venir et qui nous est contée à cet instant. C’est sur ce mode que l’artiste tentera d’investir l’espace d’exposition, en lui prêtant un format dans lequel les notions de durée et d’origine prendront place.
Pour ce projet, l’artiste a souhaité initier l’intervention d’un graphiste designer originaire de Hong Kong, Chi Waï Ng, en lui confiant la matérialisation d’une identité visuelle graphique et narrative, ainsi que l’intervention de l’artiste suisse Didier Rittener, sur la question de l’autodafé.
Par ailleurs, il sera programmé durant l’exposition une série de performances et de débats animés par la puissance de la langue. La récitation, le discours, l’improvisation verbale, ou même chanter, seront autant de moyens de dire que de procédés persistants mettant en jeu la parole.
L’exposition débutera par un prélude phonétique et évoluera en sept chapitres, ainsi nommés : CH 1-Exister caché, CH 2-L’Autodafé CH 3-Le pissenlit ou le limier destructeur ?, CH 4-Bonheur immédiat, CH 5-Germination, CH 6-L’imaginaire ne cèdera pas, CH 7-La cavale.
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