Contexte : la ZAC Paris Rive Gauche
C’est en 1873 que les deux ingénieurs et industriels français Panhard et Levassor ouvrent dans cette ancienne zone industrielle et ferroviaire la première usine d’automobiles à pétrole au monde. Les Grands Moulins de Paris sont construits entre 1917 et 1921 par Georges Wybo, architecte des magasins du Printemps Haussmann. En 1950, une Halle aux farines en béton, construite par l’architecte Denis Honneger, élève d’Auguste Perret, est accolée à la minoterie pour stocker la farine avant de la conditionner. L’ensemble représente encore en 1996, le plus grand moulin du monde.
En 2007, le quartier est devenu ce qu’on appelle la ZAC Paris Rive Gauche dont l’aménagement a été confié à l’architecte urbaniste Christian de Portzamparc. Il propose le concept d’îlots ouverts, c’est-à-dire un maillage d’immeubles dont les façades sont à ‘sculpter’ par différents architectes et qui intègre un jardin et une ‘université dans la ville’ qu’il décide d’implanter dans d’anciens bâtiments industriels : les Grands Moulins de Paris et la Halle aux Farines, respectivement réhabilités par les architectes Rudy Riccioti et Nicolas Michelin. L’Université Denis Diderot- Paris 7 aura attendu une dizaine d’années avant de pouvoir déménager du site de Jussieu.
Les autres bâtiments du quartier ont été conçus, entre autre, par Frédéric Borel (qui a également réalisé l’Ecole Nationale d’Architecture de Paris-Val de Seine), Beckmann N’Thépé, Jean Guervilly, X-TU… Les trois jardins entourant les Grands Moulins ont été réalisés par l’agence Ah Ah Paysagistes.
La Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) de Paris Rive Gauche occupe 130 hectares et s’étend de la gare d’Austerlitz jusqu’aux limites de Paris, au-delà du périphérique. Sur d’anciennes friches ferroviaires et industrielles, un nouveau quartier de Paris se construit et prend vie depuis le début des années 1990.
La ZAC Paris Rive Gauche est divisée en 3 quartiers, Austerlitz, Tolbiac et Masséna. Le quartier Masséna (dans lequel se situe l’Université), est délimité par la Seine au Nord, l’avenue de France au Sud (au-dessus des voies ferrées), le boulevard Masséna à l’Est et la rue Neuve-Tolbiac à l’Ouest.
Aujourd’hui, le quartier ZAC PRG est à moitié réalisé. Par exemple, la concertation publique sur la construction du dernier quartier Masséna Bruneseau vient à peine de se terminer.
L’université dans la ville
Texte issu du site internet de l’université
Cette « Nouvelle Sorbonne » inaugure le concept « d’université dans la ville », en rupture avec les campus clos et en cohérence avec l’esprit de Paris Rive Gauche, c’est-à-dire celui d’un quartier urbain où le logement, l’économie, la culture, l’éducation et la recherche se côtoient et coopèrent dans un quotidien rendu plus convivial et plus fertile pour chacun.
Pour déménager l’Université, plusieurs sites à Paris ou en proche banlieue avaient été envisagés, mais c’est sur la ZAC Tolbiac désormais baptisée « Paris Rive Gauche », que Paris 7 commencera à s’installer en 2005. Elle est située en bord de Seine à moins de 2000 m de Jussieu. L’ambition est, non seulement de réaliser des équipements universitaires, mais de les intégrer à ce nouveau quartier Paris-Rive Gauche. Pour cela, ce quartier s’équipera d’espaces complémentaires indispensables à la vie de ses nouveaux habitants (animations, boutiques, cafés, lieux de détente, etc..).
Ce projet a pour ambition de créer une université citoyenne, en phase avec son environnement social et économique, dont les bâtiments doivent participer à la constitution du tissu urbain au même titre que les immeubles de bureaux et de logements.
L’ampleur du projet de l’université (155 000 m² SHON) ne devant pas générer de catastrophe urbaine et surtout ne pas recréer une enclave comme celle que constitue le campus Jussieu, l’option retenue a donc été celle d’un déploiement à partir d’un ensemble de plusieurs bâtiments de masse raisonnable, plus ou moins connexes, se mélangeant aux autres immeubles du quartier et disposant de rez-de-chaussée sur rue.
Servir la rue, se servir de la rue.
Répartir les activités de l’université dans un ensemble de bâtiments c’est choisir, de réinvestir la rue à partir du foisonnement des circulations des usagers de l’université entre les immeubles. Il faut également faire en sorte que le traitement des rez-de-chaussée contribue à l’animation de la rue à partir d’activités de services aux usagers de l’université tels que les services d’information et d’orientation, la médecine préventive, la scolarité, le relais handicap, le bureau emplois, le bureau Europe, des restaurants, etc. Par ailleurs, des emprises inaliénables seront réservées pour des activités commerciales indépendantes.
Réinvestir des bâtiments anciens, faisant partie du patrimoine industriel parisien, dessiner l’avenir en s’adaptant à l’existant, mélanger la réhabilitation et les constructions neuves, s’inscrit naturellement dans la culture pluridisciplinaire de l’université Paris 7 -Denis Diderot.
Dès de la première visite des lieux, l’université est convaincue que les Moulins doivent accueillir la bibliothèque –lieu emblématique de l’université- et que la Halle aux farines doit être reconvertie en immeuble d’enseignement centralisé (amphithéâtres, salles de travaux dirigés, etc.).
Ces deux bâtiments permettent de développer, dès la première tranche de travaux, une partie du programme qui tient une grande place dans le projet de refondation de l’université Paris - Denis Diderot : sédentariser les étudiants sur le site en leur offrant des services, des espaces documentaires sur plus de 12 000 m² et en mettant à leur disposition des équipements informatiques en libre service pour que chacun d’eux ait accès aux ressources pédagogiques en ligne et aux grandes bases de données nationales et internationales. Le quartier sera d’usage et de vocation multiple à l’inverse de ce qui est fait depuis 30 ans et qui allait dans le sens de la spécialisation. L’activité s’organisera autour de l’idée de mixité, bureau/logement que viendra encore renforcer la présence de l’Université.
La refondation sur le site « Paris Rive Gauche » constitue pour l’université Paris 7 une chance historique qui lui permettra enfin de développer ses projets sans être contrainte par une répartition défavorable des surfaces sur le campus de Jussieu ; elle offrira également aux étudiants et aux personnels des conditions de travail et d’étude dignes d’une grande université du XXIe siècle.
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Carte réalisée par Nicolas Mémain
Pour en savoir plus sur le quartier : http://blog.betonsalon.net/les-lieux/le-quartier/historique-du-quartier/
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