Position latérale de sécurité
- Dala Nasser, Sans titre (détail), 2018, sumac, menthe, charbon, latex liquide, habillage d’échafaudage, résine, 190 x 130 cm. Courtesy de l’artiste.
Position latérale de sécurité
Du 30 janvier au 20 avril 2019
Vernissage le mardi 29 janvier 2019 de 18h à 21h
avec : Thelma Cappello, Xinyi Cheng, Nathanaëlle Herbelin, Liverpool Black Women Filmmakers & Rehana Zaman, Georgia Lucas-Going, Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod, Dala Nasser, Kameelah Janan Rasheed, Hamid Shams, Patrick Staff
Commissariat : Guslagie Malanda & Lucas Morin
Vernissage le mardi 29 janvier 2019
Visite presse 17 h – 18 h ; Vernissage public 18 h – 21 h
Commissariat : Guslagie Malanda & Lucas Morin
Bétonsalon - Centre d’art et de recherche est heureux de présenter Position latérale de sécurité, une exposition collective qui interroge la place de la violence et des conflits dans les relations sociales et politiques. Les dix artistes mettent en évidence le régime d’émotions et d’affects créé par la violence, avec une attention particulière à la manière dont elle s’incarne dans des récits singuliers et intimes. L’exposition présente des nouvelles productions ainsi que des œuvres existantes dans des formats adaptés à l’espace de Bétonsalon. Elle est la première présentation en France des œuvres des Liverpool Black Women Filmmakers & Rehana Zaman, de Georgia Lucas-Going, de Dala Nasser, de Kameelah Janan Rasheed et de Patrick Staff.
Qu’elle soit sociale ou physique, la violence constitue un mode de discours controversé qui met en évidence des sociétés et des individus en conflit. La violence marque une rupture dans le dialogue et l’établissement de nouveaux rapports de force, de domination, et aussi de résistance qui placent ses acteurs et actrices dans une position où la neutralité n’est plus possible. Qu’il s’agisse de violence de classe, de race ou de genre, on peut en être à l’origine, en être victime ou en être complice, mais jamais témoin innocent. L’artiste n’est pas hors de cette relation mais en fait partie, lui donnant une responsabilité particulière.
Les artistes participant à Position latérale de sécurité interrogent le rôle et la construction de la violence dans leurs sociétés. Ils et elles questionnent la légitimité de celles et ceux qui l’exercent, brouillant la binarité des statuts de victime et de coupable. Chacune des œuvres aborde, avec des degrés d’implication différents, des conflits que les artistes ne refusent pas de regarder. Tous et toutes prennent le parti de politiser les corps et les émotions, lieux intimes où se déploient la violence et les luttes de pouvoir.
- Xinyi Cheng, Coiffeur, 2017, huile sur lin, 80 × 140 cm. Courtesy de l’artiste et galerie Balice-Hertling, Paris.
L’exposition établit des dialogues formels entre jeunes artistes et artistes plus confirmé.e.s, créant une suite d’échanges intimes et personnels. Elle engendre aussi des conversations politiques entre des artistes influencé.e.s par les pratiques queer et féministes intersectionnelles bien établies Outre-Manche et Outre-Atlantique, dans le contexte d’une scène française qui s’interroge sur la manière d’adapter ce vocabulaire et ces récits à ses enjeux propres.
Certaines œuvres mettent l’accent sur des pratiques politiques collectives, notamment la vidéo How Does an Invisible Boy Disappear ?, issue de la collaboration entre le collectif Liverpool Black Women Filmmakers et l’artiste Rehana Zaman. L’œuvre traite de la violence sociale des relations raciales et urbaines en Angleterre, les mêlant aux discours, peurs et désirs d’un groupe d’adolescentes du quartier défavorisé de Toxteth à Liverpool. L’artiste, poétesse et éducatrice Kameelah Janan Rasheed investit la baie vitrée de Bétonsalon avec des slogans-poèmes, interpellant le public face aux discours qui questionnent la légitimité de la colère, la rage et la violence des groupes opprimés. Les peintures de Xinyi Cheng et Nathanaëlle Herbelin mettent en relation des corps avec leur environnement, où se nouent gestes quotidiens, jeux de pouvoir et tragédies qui les dépassent. Le film de Patrick Staff, depollute, considère sans concession la matérialisation du politique, jusqu’à la violence faite à son propre corps. Les clips performés de Georgia Lucas-Going jouent d’un humour cinglant et personnel qui contrebalance et appuie la gravité des thèmes évoqués ; un humour également présent dans les installations sculpturales de Thelma Cappello et Adrian Mabileau Ebrahimi Tajadod. Dans Comfort Zone, les délicats slings de back-room d’Hamid Shams rappellent l’ambiguïté des rapports de domination et de soumission à travers un environnement à la fois public et domestique. Enfin, les bannières abstraites de Dala Nasser offrent un rapport plus distant mais non moins incisif aux matières premières qui composent la violence du monde.
Position latérale de sécurité reçoit le soutien de Fluxus Art Projects, programme franco-britannique pour l’art contemporain, soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Institut français et le British Council.
Partager