Les « midideux » : 6 mini-conférences
JEUDI 13 DÉCEMBRE DE 12H À 14H
Dans le cadre de l’exposition TEMPLE OF LOVE, plusieurs mini-conférences autour de l’amour sont programmées. Elles seront données par des chercheuses et chercheurs provenant de disciplines variées : Martine Beugnet (études visuelles), Fanny Cardin (lettres et cinéma), Jean-François Cottier (langue et littérature latines), Gabrielle Houbre (histoire contemporaine), Pierre Kerner (sciences du vivant), Jonathan Weitzman (épigénétique).
Les midideux seront introduits par Gaëlle Choisne qui présentera TEMPLE OF LOVE, une exposition considérant le concept d’amour comme enjeu social, à la fois objet de rapports de force et moteur d’actes de courage et de transgression. Ils seront suivi d’un cocktail.
MARTINE BEUGNET, « L’AMOUR DU CINÉMA »
Que veut dire « aimer le cinéma » aujourd’hui ? À l’heure où les images de film sont disséminées sur des écrans de toutes tailles et dans toutes sortes de lieux ? Pour Walter Benjamin, le cinéma était l’art des foules : la foule des spectateurs dans la salle, face à son reflet sur l’écran… Une conférence midideux illustrée, pour s’interroger sur la valeur de l’expérience partagée du « regarder ensemble ».
Martine Beugnet est professeure en Études Visuelles à l’UFR d’études anglophones, à l’université Paris Diderot, et membre de l’UMR LARCA.
FANNY CARDIN, « QUAND LE CINÉMA FILME L’AMOUR À L’ÉPREUVE DU QUOTIDIEN »
Qu’advient-il de l’amour une fois qu’il se vit au quotidien ? Si le cinéma est obsédé par ses aspects les plus spectaculaires – coup de foudre, passion, rupture – l’amour est plus rarement exploré à travers le quotidien de la vie d’un couple, sujet plus banal. Au cours de cette intervention seront ainsi évoqués, de Pialat à Jarmusch, quelques films qui rendent sensible l’itératif de la vie amoureuse, aussi bien dans ses manifestations les plus ordinaires que dans ses effets les plus cruels.
Fanny Cardin est agrégée de Lettres Modernes et doctorante contractuelle à l’université Paris Diderot. Elle travaille depuis son master sur les enjeux formels et politiques de la figuration du quotidien en littérature et au cinéma.
JEAN-FRANÇOIS COTTIER, « DU GRAAL AU SIDA : LE SANG À L’ÉPREUVE DE L’AMOUR »
Un grand nombre de textes religieux et mystiques sont consacrés au sang. En étudiant leur présence dans les arts visuels et performances contemporaines, quelques réflexions apparaissent, et méritent d’être approfondies, sur la charge symbolique de ce fluide corporel pouvant être perçu comme bienfaisant ou funeste, pur ou impur. Le rapport du sang à l’amour sera interrogé, à la fois dans sa dimension transcendante et dans sa portée genrée et politique.
Jean-François Cottier est professeur de Langues et Littératures latines à l’université Paris Diderot. Également professeur associé à l’université de Montréal, il est spécialiste de littérature religieuse et mystique et anime depuis deux ans un séminaire interdisciplinaire consacré à la présence du sang dans l’imaginaire occidental.
GABRIELLE HOUBRE, « VALTESSE DE LA BIGNE, SES AMI.E.S, SES AMOURS, SON TESTAMENT... »
Comment approcher l’histoire des affects à partir d’une archive matérialiste ? Le testament de la célèbre courtisane Valtesse de la Bigne (1848-1910), qui répartit son immense fortune, en est un captivant et transgressif exemple. Il dévoile comment celle qui inspira la Nana de Zola, déshérita sa famille biologique au profit d’amitiés électives, et comment cette bisexuelle assumée brouilla les frontières entre amitié, amour et sexualité.
Gabrielle Houbre est historienne à l’université Paris Diderot (Cerilac/GHES), spécialiste d’histoire sociale et culturelle au XIXe siècle et des problématiques de genre. Parmi ses publications : La Discipline de l’amour. L’éducation sentimentale des filles et des garçons à l’âge du romantisme (1997) et Le Livre des courtisanes. Archives secrètes de la police des mœurs (2006). Elle a récemment codirigé Prostitutions. Des représentations aveuglantes (2015) et participé pour le XIXe siècle à Une histoire des sexualités parue en 2018 aux éditions PUF.
PIERRE KERNER, « LES PARASITES, CES MALAIMÉS POURTANT TRÈS ATTACHANTS »
Les parasites n’ont pas tout pour plaire. Collants, manipulateurs, voleurs… on y reconnaitrait nos pires relations amoureuses. Et pourtant les parasites ne manquent pas de savoir-faire en matière d’amour, à commencer par les trésors d’ingéniosités qu’ils mettent en place pour séduire (puis infecter) leurs hôtes. Mais ils sont également capables d’une incroyable inventivité lorsqu’il s’agit de se reproduire et le Kâma-Sûtra parasitaire devrait vous réserver bien des surprises.
Pierre Kerner est enseignant-chercheur à l’université Paris Diderot, en Biologie Animale, Développement et Évolution. Vulgarisateur scientifique numérique sévissant sous le pseudo de Taupo sur son blog Strange Stuff and Funky Things, mais aussi sur Youtube, sur Podcast Science et en livre dans La Science à Contrepied (ouvrage du collectif Café des Sciences) et Moi, Parasite, aux éditions Belin.
JONATHAN WEITZMAN, « L’AMOUR ET LES CHROMOSOMES »
Il y a quatre cents ans, William Shakespeare écrivait que « L’amour est aveugle et les amoureux ne peuvent pas voir… » (“Love is blind, and lovers cannot see…” dans The Merchant of Venice, acte 2, scène 6). Que peuvent apporter les nouvelles découvertes en génétique et en épigénétique au débat sur les origines et les conséquences de l’amour et l’aveuglement des amoureux ?
Jonathan Weitzman est professeur de génétique à l’université Paris Diderot et directeur de l’unité Épigénétique et Destin Cellulaire. Il s’intéresse à l’identité génétique, à l’épigénétique et à l’impact de l’environnement sur l’ADN. Il codirige le Magistère Européen de Génétique et l’Ecole Universitaire de Recherche G.E.N.E. Avec Bétonsalon – Centre d’art et de recherche, il a fondé l’Académie Vivante, un projet collaboratif Art-Science. En 2017, il a publié son premier livre, 3 minutes pour comprendre les 50 découvertes fondamentales de la génétique, aux éditions Le Courrier du Livre.
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