Sciences Po Ecole des Arts Politiques
Ouverture prévue en 2010
Créée par Bruno Latour et Valérie Pihet
Présentation détaillée en cliquant ici.
« Il ne s’agit dans cette école ni de science, ni de politique, ni d’art : quel que soit le métier d’où l’on parte — chercheur, politique, artiste — la tâche est en avant de ces disciplines et n’appartient d’emblée à aucune d’entre elles. C’est pourquoi l’on pourra y faire venir des professionnels extrêmement divers : ce qu’ils savent déjà nous importe bien moins que le trajet que nous pourrons faire avec eux. On n’a pas à conjoindre les sciences, les arts et les politiques, mais à les démêler d’abord pour les reprendre ensuite tout autrement. »
BRUNO LATOUR, directeur de l’Ecole des arts politiques
L’école des arts politiques proposera un cursus qui mêle les sciences sociales, les humanités et les arts (tous les arts y ayant leur place), brisant les isolements disciplinaires et dépassant les coupures artificielles entre arts et sciences, entre « académique » et « professionnel ». Elle sera destinée à de jeunes professionnels internationaux - artistes, architectes, designers, universitaires, hauts fonctionnaires, entrepreneurs, etc. – désireux d’enrichir leurs compétences, de compléter leurs formations intellectuelles, voire de réorienter leurs carrières.
L’objectif sera d’offrir aux acteurs des mondes de l’art une formation de haut niveau en sciences sociales (pratiques de l’enquête empirique) et, inversement, de confronter des spécialistes des sciences sociales, des praticiens du secteur public ou du secteur privé, aux caractéristiques et aux méthodes des formations artistiques. Les deux domaines ne seront pas étudiés parallèlement mais convergeront dans un ensemble novateur d’enseignements et d’expériences pédagogiques centrés sur des objets communs. Le point central de cette convergence sera l’espace public.
Car la question qui est au coeur de ce projet est celle de la crise de la représentation (au sens le plus large du terme). Crise qui ne peut être surmontée qu’en associant trois pratiques de représentation jusqu’à présent disjointes : la représentation politique, la représentation scientifique et la représentation esthétique.
Le programme pédagogique de cette école sera principalement fondé sur la pratique du projet. Les participants devront travailler par groupe sur un projet, au plus proche du terrain, tout au long de l’année. Une grande partie des enseignements proposés entreront en résonance directe avec ces travaux (grande flexibilité du cursus) ; l’autre partie reposant davantage sur des savoirs fondamentaux liés à l’esprit de l’école.
Le corps enseignant sera résolument international, il associera à la fois des grands artistes, des spécialistes des sciences sociales, des historiens de l’art, des théoriciens des nouveaux médias, etc.
Leurs interventions pourront prendre des formes très différentes – en fonction du type d’enseignement - et seront organisées selon des temporalités variables (intervention unique ou récurrente ; allant d’une heure de cours à un semestre d’enseignement).
Bruno Latour, (1947, Beaune) est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Il a longtemps enseigné dans des écoles d’ingénieur, le CNAM d’abord, puis l’Ecole des Mines où il avait rejoint le Centre de sociologie de l’innovation en 1982. Depuis septembre 2006, il est professeur des Universités à Sciences Po. Depuis juin 2007, il a été nommé directeur adjoint de Sciences Po, chargé de la politique scientifique. Depuis juin 2007, il est également président du comité Culture de la Fondation de France.
Connu pour ses travaux en sociologie des sciences, il a mené des enquêtes de terrain où il observe des scientifiques au travail et décrit le processus de recherche scientifique d’abord comme une construction sociale[1]. Il a également mis en cause l’exclusivité des matériaux « sociaux » dans la « construction » des faits scientifiques, abandonnant le constructivisme social pour une théorie plus large de l’acteur-réseau[2]. Ses ouvrages les plus connus sont La Vie de laboratoire (1979), La Science en action (1987) et Nous n’avons jamais été modernes (1991). Après avoir été commissaire de l’exposition Iconoclash, il a organisé en 2005 une autre exposition, toujours avec Peter Weibel, au ZKM de Karlsruhe La Chose politique - Atmosphères de la démocratie deux expositions qui ont toutes les deux fait l’objet de volumineux catalogues aux presses du MIT, Cambridge, Mass.
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