L’Université vivante & autonome #1
Du 7 novembre au 13 décembre 2019, Bétonsalon - centre d’art et de recherche, programme un ensemble de mini-conférences de trente minutes, autour de l’exposition White Grounds de Mandy El-Sayegh. Ces interventions ont été menées par des chercheurs et chercheuses provenant d’horizons variés : Jean-Claude Serge Lévy (physique), Jean-François Ternay (sciences et médias), Elisabeth Essaïan (cartographie), et Claudia Girola (anthropologie).
Les Midideux ont été introduits par Guillaume Meigneux, maître assistant en Arts Plastiques et Visuels, qui a présenté les enjeux relatifs à White Grounds. En s’appuyant sur une thématique, un matériau ou un concept clé de l’artiste, ils ont cherché de manière transdisciplinaire à tisser des liens corrélatifs entre art, science et anthropologie.
- Détails de l’œuvre Estimated at 296 de Mandy El-Sayegh, dalles en latex et matériaux divers – 2019. Image © Aurélien Mole.
Jeudi 7 novembre 2019, 12h
Jean-Claude Serge Lévy, « Complexité et désordre »
L’occupation de l’espace et le principe de remplissage optimal d’un volume (packing and covering) sont des thèmes géométriques puissants. La symétrie des solides platoniciens, les motifs de l’art islamique, comme la cristallographie, en témoignent. Les corrélations à longue distance de cette décoration suggèrent un déséquilibre, une dynamique.
Jean-Claude Serge Lévy est professeur émérite de Physique au laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques de l’Université Paris Diderot. Spécialiste de Physique des Solides et de Magnétisme, il anime depuis quelques années les journées "Complexité-désordre".
Jeudi 28 novembre 2019, 12h
- Détails de l’œuvre White Grounds 12 (artefacta) de Mandy El-Sayegh, peinture à l’huile sur toile de lin et matériaux divers – 2019. Image © Aurélien Mole.
Jean-François Ternay, « Circulations des images scientifiques du corps : appropriation et détournement »
Les visualisations scientifiques et médicales du corps, comme celle du cerveau ou de l’embryon humain, peuvent circuler de l’hôpital au musée d’anatomie, être réutilisées sur l’internet ou dans un magazine, puis être reprises dans un documentaire télévisuel. Aujourd’hui encore, la tradition perdure de la représentation anatomique qui circule de la médecine à l’art. Ce faisant, parce que les images dites « scientifiques » sont souvent connotées de « plus vraies » que d’autres, elles tentent parfois de nous faire oublier qu’en tant qu’images, elles sont toujours le fruit d’une construction.
Jean-François Ternay est Maître de conférences à l’Université Paris Diderot et réalisateur de films scientifiques.
Vendredi 13 décembre, de 12h À 13h30
- Détails de l’œuvre Estimated at 296 de Mandy El-Sayegh, dalles en latex et matériaux divers – 2019. Image © Aurélien Mole.
Elisabeth Essaïan, « Plans et cartes des architectes : faire parler le vide »
A travers l’interrogation portant sur les formes et les modes de représentation du vide dans les plans et cartes produits par des architectes, il s’agira de voir dans quelle mesure les différences et les changements (dans le temps et dans l’espace culturel et géographique) des modes et contenus de ces représentations codifiées renseignent sur le regard porté, par ses auteurs, sur les espaces vides et les usages qui s’y déroulent.
Élisabeth Essaïan est docteure en architecture, enseignante-chercheure à l’ENSA de Paris-Belleville/laboratoire IPRAUS-UMR AUSser et ancienne pensionnaire à la Villa Médicis.
- Détails de l’œuvre Estimated at 296 de Mandy El-Sayegh, dalles en latex et matériaux divers – 2019. Image © Aurélien Mole.
Claudia Girola, « Les traces d’une vie sans abri »
La situation précaire et exposée dans laquelle se trouvent les personnes sans abri constitue, en elle-même, une expérience complexe qui les inscrit dans un processus d’affirmation de soi « malgré tout » qui interroge cette image dominante d’individu sans attache, littéralement aux bords du monde que nous impose la représentation dominante. Il s’agira de rapprocher les personnes sans abri de notre regard. Que leurs souvenirs, leurs traces dans l’espace de la ville, leur présent actif et leur futur souvent différé, puissent éclairer, même d’une manière discontinue, les zones de partage qui nous relient.
Claudia Girola est responsable pédagogique du Master 1 Recherche en Sociologie et Philosophie politique et membre du Conseil scientifique et du Conseil de l’UFR de Sciences Sociales de l’Université Paris Diderot.
Les midideux ont été menés dans le cadre de l’Académie de Bétonsalon, soutenue par la Fondation Daniel & Nina Carasso.
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