Les surplus avec Ève Chabanon
Dans le cadre de l’Académie de Bétonsalon 2020, le centre d’art et de recherche développe un programme arborescent destiné à différentes universités du 13ème arrondissement de Paris, quartier dynamique et étudiant.
Les étudiantes de l’Inalco ont collaboré avec l’artiste Ève Chabanon sur l’élaboration d’objets de médiation autour de l’exposition Le surplus.
Sur six séances en présentiel et un travail rigoureux à distance contraint par la période de confinement et la crise sanitaire de la Covid-19, les étudiantes du parcours Communication et formations interculturelles de la licence LLCER de l’Inalco, ont su brillamment transformer leurs projets afin d’en proposer des versions numériques et mises en ligne sur le site de Bétonsalon – Centre d’art et de recherche.
Découvrir les quatre projets :
« Art en exil », une plateforme pédagogique
« Zéro pointé », la revue
Cartographie des techniques de poterie artisanale à travers le monde
« Mains »
Les questions d’éthique et de positionnement vis-à-vis de l’Autre dans les sciences de l’information et de la communication sont des questions clefs : comment éviter les écueils de l’exotisation, du misérabilisme et de l’appropriation culturelle lorsque l’on travaille avec des personnes en situation d’exil ?
De quelles manières rendre la médiation aussi vivante que le travail de longue haleine mené par Ève Chabanon et ses collaborateur.trice.s ; Yara Al Najem, Abou Dubaev, Olivier Iturerere, Nassima Shavaeva, Aram Ikram Tastekin, Abdulmajeed Haydar, les équipes et les élèves du Lycée Julie-Victoire Daubié à Argenteuil ?
Comment témoigner d’un espace-temps, embarquer les visiteur.se.s dans ce projet humain avant tout ?
Les étudiantes ont pu profiter de l’expérience de l’artiste ainsi que de ses conseils, d’un suivi de projet sur mesure, groupe par groupe, du centre d’art afin d’en mener à bien les aspects logistiques et administratifs, d’interventions théoriques passionnantes et de formation sur les outils de gestion de projet.
Équipe :
Artiste invitée : Ève Chabanon
Élaboration et coordination de projet : Nöemie Desseaux, Adrien Lecerf et Fanny Spano
Chercheuse intervenante : Jöelle Le Marec
Professeure-chercheuse : Eva Sandri
Étudiantes : Imène Benmansour, Mélissa Bignon, Camille Bonsergent, Sule Cifti, Lucie Clavier-Chretien, Louise Courjault, Denise Di Gennaro, Rajaa Elmanaa, Anouk François, Clélia Frouté, Kimberley Garnier, Pénélope Girard, Anne-Laurence Hamer, Joséphine Lemercier, Lauriane Limonet, Sriyaphone Manivong, Amina Mansouri, Pauline Naillon, Korridwenn Ogier, Hanna Pasquier, Célia Pondi, Marine Sadikhossen, Hana Zouari, Pauline Ginisty, Aysha Zamuel.
Soutenu et financé par la Fondation Daniel et Nina Carasso.
« Art en exil », une plateforme pédagogique
« L’art est un effort pour créer, à côté du monde réel, un monde plus humain. » André Maurois.
L’art en exil peut être compris en plusieurs sens : ceux que nous retiendrons sont sous une approche métaphorique, et sous une autre, inscrite dans une époque et géographiquement. L’époque est évocatrice d’événements culturels, sociétaux, sociaux et, par conséquent, politiques.
Aujourd’hui, l’Europe assiste sur son territoire au plus grand mouvement de population de ces soixante-dix dernières années. Selon l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA), pour l’année 2019, environ 132 700 demandes d’asile ont été introduites, soit une hausse de plus de 7 % par rapport à 2018. Parmi ces personnes se trouvent des artistes contraints de fuir leurs pays. À travers les voix de ces artistes, les cultures des pays en péril peuvent continuer à se perpétuer. Voilà pourquoi il est important que les artistes puissent continuer à exercer leur art.
Cependant, depuis les années 1980, le nombre d’artistes a triplé en France, les emplois proposés ont quant à eux progressé moins vite. Résultat : les artistes gagnent de moins en moins d’argent et sont de plus en plus précaires. Cette situation de précarité est d’autant plus exacerbée lorsqu’on est exilé.
Mais l’exil possède également une force d’évocation métaphorique, liée, pour Sarah Sakji, au sentiment d’exclusion, de rupture ou de distanciation. S’exiler, c’est parfois l’opportunité de « penser ailleurs », comme le disait Montaigne. Cela lui évoque l’artiste qui emprunte les chemins de traverse et qui favorise l’errance comme processus. L’art est évasion en soi, c’est de l’errance qu’émergent les idées, les expériences, les surprises, les découvertes. C’est lorsque l’on n’est pas totalement à sa place que l’on a une pensée déshabituée sur le monde. (cf L’artiste en exil, projetartenexil.com)
Le projet Art en exil a pris forme dans le cadre d’un projet académique, en collaboration entre la classe de Communication et Formation interculturelles L3 2019-2020 de l’INALCO et Bétonsalon - Centre d’art et de recherche. C’est dans le contexte de l’exposition Le surplus d’Ève Chabanon que certaines élèves ont été inspirées par le parcours artistique et collaboratif de l’artiste, et ont décidé de développer un événement qui mettrait l’accent sur l’art en exil et sur ce principe de collaboration.
Afin de nourrir cet événement, les élèves ont fait appel à différents artistes et à la classe d’art plastiques du lycée Colbert, encadrée par la professeure Luce Mongo Mboussa.
L’événement devait proposer différents ateliers et des tables rondes destinés à la classe, afin de permettre aux élèves de développer leur esprit critique et artistique, ainsi que d’élargir leurs horizons.
La crise sanitaire du Coronavirus ayant chamboulé les plans, le projet d’événement s’est adapté, et s’est transformé en plate-forme à objectif pédagogique, dans laquelle les artistes collaborateurs et d’autres élèves de la classe de CFI L3 proposent des contenus à destination de la classe d’arts plastiques du lycée Colbert, mais aussi à toute personne sensible à cette approche.
Cette plate-forme servira d’outil pour Luce Mongo Mboussa dans le cadre de son cours, et permettra également de faire le lien entre sa classe et les artistes. La plate-forme aura pour finalité d’exposer les productions des élèves qu’ils auront créées avec l’aide des contenus, et en s’inspirant du thème du projet, ainsi que de promouvoir des artistes et artisans.
Cliquez ici pour accéder à la plateforme Art en exil
Pensé et réalisé par : Clélia Frouté , étudiante à l’INALCO, coordinatrice du projet, prospection, rédaction et suivi des collaborations ; Amina Mansouri , étudiante à l’INALCO, responsable communication interne, externe, rédaction, responsable Community Management ; Sule Cifti , étudiante à l’INALCO, création graphique et co-responsable table ronde ; Rajaa Elmanaa
Étudiante à l’INALCO, référente administrative et assistante communication interne ; Imène Benmansour, étudiante à l’INALCO, responsable du budget, mise en ligne et co-responsable table ronde (initialement prévue pour l’événement) ; Hana Zouari, étudiante à l’INALCO, co-responsable table ronde (initialement prévue pour l’événement), mise en ligne.
Remerciements à : Eva Sandri, pour nous avoir fait confiance et donné l’opportunité de réaliser ce projet partenaire, et pour nous avoir conseillées, Ève Chabanon, pour nous avoir inspirées, Fanny Spano, pour son accompagnement dans la mise en place du projet, et Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, pour nous avoir fait confiance et pour nous avoir soutenues dans la mise en place de ce projet, Luce Mongo Mboussa, pour son intérêt et pour sa motivation dans le but de réaliser un projet aux objectifs communs, Guillaume de la Chapelle, Muhammad Hirzalla, Sarah Sakji, Mojtaba Ahmadi, Moggan, Alice Amoroso et à tous ces artistes cités dans nos réseaux grâce auxquels notre projet possède toute sa substance, ainsi qu’aux autres élèves de la classe de CFI L3 2019-2020 pour leurs contenus et productions.
« Zéro pointé », la revue
Zéro pointé est une revue sur l’art contemporain écrite par un groupe de sept étudiantes en communication et formation interculturelle à l’INALCO. L’objectif premier est de rendre le plus accessible possible cette période artistique et d’en dégager une meilleure compréhension pour un public non-initié ou peu connaisseur en la matière. Cette revue est un peu le parcours initiatique de ce groupe d’étudiantes qui nous font part de leurs questionnements sur l’art contemporain et sur l’exposition d’Ève Chabanon, ainsi que les résultats des recherches qui ont été menées. Au fur et à mesure de la lecture des articles, on peut trouver des éléments de réponses sur différents sujets et problématiques propres à l’art contemporain, actualité artistique en plein essor.
Cliquez ici pour découvrir la revue Zéro pointé
Pensé et réalisé par Hanna Pasquier, Célia Pondi, Joséphine Lemercier, Louise Courjault, Lauriane Limonet, Denise Di Gennaro & Sriyaphone Manivong.
Cartographie des techniques de poterie artisanale à travers le monde
Alors que la poterie est un art répandu dans le monde entier, il existe au sein de ce savoir-faire ancestral des particularités et des méthodes très diverses encore bien méconnues du grand public. Dans ce dossier, nous essayons de mettre en lumière quelques unes d’entre elles qui se sont développées dans différentes régions du monde telles que l’Asie, l’Amérique, l’Afrique et l’Europe. Que ce soit les techniques de modelage et de peinture ou encore la cuisson des pièces, chaque artisan agit étape par étape selon des procédés qui lui sont transmis, et ce depuis des générations. Les couleurs, les outils, les matériaux extraits du sol dont bien évidemment l’argile...tous ces éléments essentiels varient en fonction du contexte climatique, géographique et culturel de chaque pays. Au travers des différentes techniques que nous présentons se révèlent des richesses historiques et culturelles jusque là non soupçonnées ou parfois oubliées, issues de savoir-faires particuliers aux similitudes curieuses. Quelles sont ces techniques spécifiques que l’on peut identifier et comment les distinguer de celles que l’on peut retrouver dans d’autres aires culturelles éloignées ?
Dans le cadre de notre travail avec Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, nous avons ainsi décidé de nous intéresser plus particulièrement à cet art, et avons cherché à présenter de manière concise et simple diverses techniques de poterie qui plairont tout autant aux amateurs qu’aux professionnels.
Cliquez ici pour découvrir les techniques et leurs spécificités
Pensé et réalisé par Pauline Ginisty, Korridwenn Ogier et Marine Sadikhossen.
« Mains »
Le film Mains propose de montrer le processus de création des mains présentées dans l’exposition Le surplus d’Ève Chabanon. Ce court-métrage se focalise sur la production à proprement parler de la main. L’artiste se trouve dans le lieu d’exposition, à Bétonsalon – Centre de recherche. Installée simplement, elle réalise rapidement son œuvre : une main. Elle procède ainsi pour toutes celles qui sont disséminées dans la salle d’exposition au côté des tasses en céramique, imaginées par l’artiste. Les mouvements sont rapides et concis, mais de ces œuvres, apparait chaque fois, une œuvre unique. Jamais une ne se ressemble. Les mains naissent de petits rouleaux de terre doucement roulés sous la paume de l’artiste. Elle manipule, divise, façonne puis lisse la terre. Petit à petit, les mains d’Ève rougissent au contact de la terre rouge. Les mains prendront une teinte plus foncée en séchant. Elle humidifie ses doigts dans le pot de céramique, et délicatement donne forme à son œuvre. Dix minutes s’écoulent. Le produit est fini. Ève Chabanon l’adosse à un support. La main s’incurve. Celle-ci aura la paume retroussée. Sa forme se précise et s’affirme durant le séchage. Quelques heures suffisent. La main est terminée.
Pensé et réalisé par Mélissa Bignon, Anouk François & Pauline Naillon pour Apomé Production.
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